Dans cet article, j’avais envie de m’attaquer au concept de monogamie.
Non pas qu’il soit forcément problématique, mais je pense qu’il peut l’être pour plein de raisons, et qu’il est intéressant d’aller les regarder de plus près.
Cela ne veut pas dire que la relation non-exclusive ou polyamoureuse est forcément la solution, et qu’il faille abandonner tes envies d’exclusivité.
Mais plutôt que, pour vivre des relations monogames plus apaisées, sereines, épanouissantes et libératrices, gratter sous la couche des injonctions et autres obligations peut s’avérer salvateur.
Voici donc 4 points que j’aimerais développer, et qui sont à questionner.
Sommaire
1. Supposer qu’on ne sera jamais attiré.e sexuellement par une autre personne
Il est parfaitement illusoire d’imaginer qu’on va passer des années, voire des dizaines d’années en couple ; sans jamais ressentir une attirance sexuelle pour une autre personne que notre partenaire. Et ce, même en faisant le choix d’être dans une relation exclusive.
Évidemment, on peut choisir d’ouvrir la relation si les deux partenaires sont d’accord.
Mais, si ce n’est pas le cas, prendre conscience que cette attirance existera forcément, et que c’est ok, c’est un premier pas libérateur. Sinon, tu te retrouves dans un mélange de culpabilité et de désir profond, d’un truc que tu ne peux pas avoir, et ça ne fait que démultiplier le “risque” de passer à l’acte ou de remettre tout ton couple en question.
Tu évites de te faire des montagnes pour quelque chose qui n’est, bien souvent, que passager.
Ce qui compte, ce n’est pas tellement de ressentir cette attirance, mais ce que tu choisis d’en faire.
👉 Comment faire face à cette problématique ?
Si un jour cela t’arrive et que tu as du mal à t’en défaire, prends le temps d’aller regarder en toi et de comprendre pourquoi cette attirance s’accroche autant.
- Est-ce que cela vient mettre en lumière des besoins non comblés dans la relation ?
- Un lien à renforcer avec l’autre ?
- De l’aventure à recréer ensemble ?
2. Attendre de l’autre qu’il nous répare
La personne avec qui tu es en couple n’a pas vocation à te réparer. Bien entendu, l’espace de la relation est un endroit merveilleux pour que chacun puisse grandir et guérir ses blessures.
Pour cela, il faut que chacun.e offre à l’autre l’écoute, la bienveillance et l’énergie nécessaire pour le faire. Mais c’est un système de vases communicants, et c’est dans la mesure où chacun.e prend en charge cette reconstruction de son côté d’abord.
Bien trop souvent, on place notre partenaire en position de parent, et on attend donc de lui/d’elle, qu’il/elle vienne nous donner ce que nos parents nous donnaient, ou ce qu’ils n’ont pas su nous donner.
Cela crée des dynamiques de déséquilibres, où l’un s’efface souvent au profit de l’autre et où l’épanouissement individuel est difficile.
👉 Comment faire face à cette problématique ?
Prendre la responsabilité de tes problématiques, de tes blessures.
Et pour cela, pas de secret, il va falloir d’abord travailler sur toi, pour comprendre, et pour avoir des pistes de solutions. Dans ces cas-là, la thérapie est ton amie. Le coaching aussi.
Plus tu commences tôt, avant même d’être en relation, plus tu as de chances d’entrer dans la relation avec l’énergie et les armes nécessaires pour une prise en charge optimale. Et donc, pour pouvoir aussi accueillir l’autre tel.le qu’il/elle est.
3. Croire que l’autre nous appartient
Être dans une relation monogame ne veut pas dire que ton/ta partenaire “est à toi”. Ce n’est pas un sac à main ou une voiture.
Personne n’appartient à personne, et c’est tant mieux !
Et c’est malheureusement bien souvent le piège dans lequel on tombe : au bout d’un moment, on finit par prendre l’autre pour acquis.e, car on suppose que maintenant que la relation est posée ; tout va filer tout seul. Grave erreur. La rencontre et le début de relation, c’est la partie “facile”. Et c’est seulement 20% du taff. Les 80% restants, ils arrivent dans ce qui va se construire (ou se déconstruire), après.
Supposer qu’une fois qu’on a dit “je t’aime”, qu’on s’est marié.es, qu’on a fait des enfants, l’autre sera à nous pour toujours : c’est le meilleur moyen pour qu’il/elle ne le soit plus jamais.
👉 Comment faire face à cette problématique ?
Comprendre que cette relation dans laquelle tu t’engages ou t’es déjà engagé.e est comme un jardin. Si tu ne prends pas le temps de l’arroser, les plantes meurent. Alors, oui, parfois, tu seras peut-être un peu absent.e ; et tu auras moins de temps pour t’en occuper.
Mais cela veut dire qu’en amont, il faudra préparer cette absence (plus de temps ensemble, des mots doux, de l’intimité partagée,…) et ensuite, réparer cette absence en redoublant d’efforts et d’amour.
Bref, oui, ça va demander des efforts. C’est pas un truc qu’on a envie d’entendre, on voudrait que l’amour soit spontané et magique. Ce n’est pas le cas. Alors mets le temps et l’énergie pour faire pousser ce jardin partagé, et tu verras que tout ira bien.
4. Oublier que l’autre est un individu à part entière
Consécutivement au point précédent, on oublie souvent que notre partenaire n’est pas une extension de nous-même. Forcément, on le/la voit tous les jours (ou presque), on partage une intimité physique et psychique grandissante. Du coup, parfois, les frontières se brouillent.
Mais l’autre reste autre, et c’est tant mieux ! Cela veut dire que ses pensées, ses envies, ses besoins sont différents des nôtres. Et qu’il va donc falloir bien travailler sur la communication pour réussir à se faire entendre sur les nôtres aussi.
👉 Comment faire face à cette problématique ?
Permettre à chacun de garder l’espace nécessaire dans la relation pour être lui/elle-même.
Savoir communiquer tes besoins et écouter ceux de l’autre.
Respecter tes limites, les faire respecter et entendre celles de ton/ta partenaire.
Et voilà, j’espère que ces quelques lignes t’auront aidé.e.
Est-ce que tu vois d’autres injonctions liées à la monogamie que je n’aurai pas traité ici ?
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